Atteintes du système locomoteur et ostéopathie

Membre antérieur

Les atteintes osseuses peuvent avoir différentes origines, elles peuvent être héréditaires, les parents sont normalement testés (radiographies) pour que les chiots aient le moins de chances possible de présenter la pathologie. Elles peuvent se développer lors de la croissance du chiot, lors de chocs répétés (jeux, disciplines sportives) ou encore lors du vieillissement avec la dégradation des structures osseuses et/ou articulaires. Une bonne musculation permet de maintenir les différentes structures osseuses. L’appel d’un ostéopathe est important en prévention ou pour apporter du confort en levant toute compensation. Ces atteintes peuvent toucher tous les animaux, mais celles spécifiques aux chiens, chats ou chevaux seront spécifiées.

I.  Atteintes pouvant toucher toutes les articulations

L’arthrose est une affection dégénérative des articulations. Elle peut toucher l’ensemble des articulations et les tissus environnants. Elle est due à la destruction progressive du cartilage qui réduit ses capacités d’amortissement.

De nombreux facteurs peuvent favoriser son apparition tels que : le vieillissement, des antécédents de lésion articulaire ou l’utilisation excessive des articulations, ou encore le surpoids.

Le bon fonctionnement des articulations est essentiel pour la mobilité et l’activité physique. Si celles-ci sont endommagées, cela peut entraîner des douleurs, raideurs et une perte de mobilité.

L’arthrose

Une tendinite est une inflammation du tendon, donc l’insertion terminale du muscle à ses deux extrémités sur l’os. Elle peut être aigüe ou chronique, donc il est important de ne pas négliger une boiterie afin d’éviter qu’une tendinite aigüe ne devienne chronique.

Elle peut être due à un effort intense, principalement lorsque l’animal n’a pas eu d’échauffement avant ; une mauvaise réception.

Avant tout effort physique, il est primordial d’échauffer le chien avant, par exemple en le gardant en laisse environ 15minutes avant de le faire courir, jouer aux jeux ou avec d’autres congénères. Cela permettra de préparer le corps à une activité physique ou des efforts intenses.

La tendinite

L’entorse correspond à un étirement ou une rupture des ligaments qui maintiennent les surfaces articulaires d’une articulation entre elles. Elle peut aller d’une simple foulure jusqu’à entraîner une fracture d’un os.

Elle survient principalement chez les animaux sportifs ou ceux qui fournissent des efforts intenses, ou aussi chez un animal en surpoids, entraînant une pression plus importante sur les articulations et leurs ligaments.

L’entorse

II.  Atteintes de l’épaule

L’ostéochondrose et ostéochondrite disséquante

L’ostéochondrose est un terme désignant toute anomalie du processus d’ossification endochondrale. C’est l’anomalie du chien en croissance. Elle résulte d’un défaut de différenciation du cartilage en os dans ses couches profondes. Le cartilage devient de plus en plus épais sur la zone atteinte lors de la croissance, c’est l’ostéochondrose.

Le cartilage peut se fissurer = ostéochondrite

Il peut se détacher et former des fragments osseux = ostéochondrite disséquante

Origine : l’ostéochondrose est d’origine multifactorielle ; l’âge, le sexe, la race (génétique), une croissance rapide, des traumatismes répétés ou du surpoids

Le cartilage retrouvé chez les jeunes animaux est appelé cartilage de croissance. Son altération peut provoquer des foyers de nécrose, empêchant la minéralisation correcte de l’os sous-chondral lors de la croissance. La présence de microtraumatismes répétés dans ces cartilages fragiles peut entraîner des fissurations via la mise en contact de l’os sous-chondral avec le liquide articulaire. Ce dernier stade présente des répercussions cliniques et peut engendrer une tendinite bicipitale (du muscle biceps brachial).

L’ostéochondrite disséquante entraine une boiterie prononcée et survient aussi chez le jeune chien. Elle entraine des lésions vasculaires à l’origine d’un défaut d’oxygénation et d’apport nutritif au cartilage, entravant le processus d’ossification.

Origine : multifactorielle comme l’ostéochondrose ; races prédisposées  : Berger Allemand, Bulldog anglais, Golden retriever, Labrador, Rottweiler, Setters…

La tendinite du muscle biceps brachial est une inflammation située au niveau de l’épaule. Elle peut être due à une fragilité génétique, le cumul de microtraumatismes ou lors d’une activité intense.  

Signes cliniques : elle entraîne une boiterie intermittente ou permanente du membre antérieur. En présence de forte douleur, l’animal peut être en supression d’appui. En général, la boiterie apparaît ou est plus marquée après l’effort donc à chaud. On peut aussi observer une amyotrophie (perte musculaire) au niveau de la scapula (omoplate).

Traitements : l’animal doit être mis au repos total pendant plusieurs semaines avec seulement des sorties d’hygiènes en laisse. Tout effort ou jeu risque d’intensifier l’inflammation, rallonger la période de repos ou encore passer d’une tendinite aigüe à chronique. Le vétérinaire prescrira des anti-inflammatoires afin de limiter la douleur.

L’appel d’un ostéopathe est un excellent soutien en cas de tendinite, il va pouvoir agir sur l’articulation elle-même afin de lui apporter une meilleure irrigation et mobilité, et agir sur les zones de compensations.

La tendinite bicipitale

La contracture du muscle infra-épineux est l’une des deux contractures les plus fréquemment retrouvées chez le chien, avec celle du quadriceps. L’origine de cette contracture n’est pas connue mais des hypothèses existent : dans la plupart des cas, la contracture est associée à des traumatismes répétés durant des efforts intenses et répétitifs. Ce qui entraîne le remplacement d’une partie du muscle et/ou tendon par du tissu fibreux.

La remobilisation de l’articulation est primordiale après cette atteinte afin de lui redonner une mobilité complète. Pour cela, vous pouvez vous orienter vers un ostéopathe, qui apportera en plus de ça, une libération des tensions, adjacentes à cette atteinte.

La contracture du muscle infra-épineux

Les races prédisposées sont : Caniche nain, Cavalier King Charles, Chihuahua, Lhassa Apso, Pékinois, Pinscher, Poméraniens et Shetlands.

Conséquences : l’instabilité chronique de l’épaule entrainent un mouvement anormal entre les surfaces articulaires provoquant une inflammation de l’articulation, une sollicitation exacerbée des ligaments et de la douleur.

Cette douleur chronique se manifeste par une boiterie constante ou intermittente et d’intensité plus ou moins marquée.

Traitement : principalement chirurgical

L’ostéopathe intervient par la suite pour redonner un maximum d’amplitude à l’articulation et en levant les compensations mises en place par l’organisme pour maintenir un équilibre postural correct.

Les luxations proviennent d’une instabilité généralement médiale de l’épaule. La luxation ou subluxation désigne un mouvement anormal de la scapula (omoplate) et de l’humérus dans un ou plusieurs plans, généralement sur un plan latéro-médial ou crânio-caudal.

La stabilité de l’épaule fait intervenir les ligaments, les muscles et leurs tendons, la congruence entre la tête humérale et la cavité glénoïdale de la scapula. La moindre modification de la surface articulaire, atteinte ligamentaire peut être à l’origine d’une instabilité de l’épaule.

Origine : congénitale (héréditaire) ou traumatique.

Luxations et instabilité de l’épaule

III.  Atteintes du coude

La dysplasie du coude résulte d’une malformation des surfaces articulaires qui entraîne des contraintes mécaniques anormales conduisant à une usure prématurée jusqu’à la destruction des cartilages et à de l’arthrose. Elle se traduit par une douleur et une boiterie d’intensité variable.

Son origine est principalement héréditaire, la prévention passe donc par un dépistage afin de ne pas faire reproduire les animaux atteints.  

La dysplasie du coude regroupe plusieurs lésions primaires qui peuvent être isolées ou groupées : la non-union du processus anconé (NUPA), la fragmentation du processus coronoïde médiale de l’ulna, l’ostéochondrite disséquante du condyle médial de l’humérus et l’incongruence articulaire.

Les traitements de la dysplasie du coude peuvent être seulement médicamenteux en cas de stade léger, chirurgicaux lors de stade plus avancé.

L’ostéopathe a plusieurs rôles à jouer dans les cas de dysplasie. Il peut intervenir en prévention afin de limiter au maximum l’évolution de la pathologie. Il pourra agir sur l’articulation et les tissus environnants pour lui apporter une meilleure vascularisation et mobilité. Pour garder un équilibre postural correct, l’animal va compenser sur d’autres régions de son corps. L’ostéopathe pourra agir sur ces zones afin de rendre un maximum de mobilité à l’animal. Il peut aussi agir en post-opératoire, une fois que la convalescence est terminée, pour agir sur les mêmes zones citées précédemment, mais aussi réduire les adhérences de la cicatrice ; entravant la mobilité de l’articulation concernée.

La dysplasie du coude

La NUPA est un trouble du développement caractérisé par une absence partielle ou totale d’ossification entre le processus anconé (partie proximale de l’ulna) et celle du radius. Elle résulte d’une croissance asynchrone entre le radius et l’ulna.

Elle affecte principalement les chiens de grande taille (berger Allemand), les races chondrodystrophiques et touche environ deux fois plus le mâle.

Son origine est multifactorielle : métabolique, nutritionnelle, hormonale, traumatique, génétique…

Elle entraine une boiterie d’intensité variable, une amplitude diminuée lors des mouvements du coude, le membre peut être maintenu en rotation externe.

Le surpoids, l’exercice et le repos prolongé peuvent aggraver les symptômes.

La non union du processus anconé (NUPA)

IV.  Atteintes du carpe et des doigts

L’hyperlaxité du carpe

Considéré comme une forme d’entorse, l’hyperlaxité du carpe peut se présenter sous deux formes : l’hyperextension et l’hyperflexion (principalement chez le jeune chiot en croissance).

Cette affection représente la lésion la plus couramment observée sur le carpe des chiens. Elle est d’origine multifactorielle. Elle est plus fréquente chez les chiens de grandes races à croissance rapide à cause d’une faiblesse ligamentaire (Doberman, Rottweiler, Shar-Peï).

Une alimentation trop riche ou carencée en protéines, vitamines et minéraux ainsi qu’un environnement sur sol dur (béton) et les traumatismes sont rapportés comme étant des facteurs de risque.

L’hyperextension : la plus fréquemment rencontrée, elle se présente lors de lésions anatomiques situées en palmaire (à l’arrière) du carpe, au niveau du fibrocartilage ou rétinacle des fléchisseurs. Les signes cliniques sont un gonflement des tissus mous périphériques, pouvant être accompagné d’une douleur, et forcément le carpe en hyperextension.

Traitement : principalement chirurgical (arthrodèse du carpe partielle ou totale). Un traitement conservateur est rarement efficace car l’inconfort progresse avec une boiterie qui s’accentue.

L’ostéopathie intervient en post-opératoire, une fois la période de convalescence terminée afin de redonner un maximum de mobilité à l’articulation et de réduire les tensions accumulées par compensation. Elle permet de soulager l’animal atteint de cette affection mais ne pourra pas à elle seule la soigner.

Chez le cheval, deux tendons sont particulièrement sensibles aux affections : le tendon du muscle fléchisseur superficiel du doigt (tendon perforé) et celui du muscle fléchisseur profond du doigt (tendon perforant), celui-ci touche principalement les antérieurs. On retrouve aussi parmi les atteintes les plus fréquentes : le ligament suspenseur du boulet et la bride carpienne, bien qu’ils ne soient pas des tendons, ils subissent les mêmes pathologies.

Facteurs prédisposants :

-       Un travail excessif et trop intensif

-       Un défaut d’aplomb

-       Un sol profond causant une hyperextension du boulet

-       Un traumatisme

-       Une ferrure mal adaptée

Tendinites des fléchisseurs du doigt (cheval ++)

Signes cliniques :

-       Boiterie chronique, d’avantage marquée sur le cercle à la main du même côté que le membre atteint

-       L’arrière du paturon peut apparaître gonflé, on dit que le cheval a une « banane », cette zone est alors chaude et douloureuse ; principalement lors de tendinite du muscle fléchisseur superficiel du doigt

-       Le cheval tient généralement son membre douloureux en avant de l’autre lors de l’appui 

Traitement : l’animal doit être mis au repos total pendant plusieurs semaines avec seulement des sorties d’hygiènes en laisse. Tout effort ou jeu risque d’intensifier l’inflammation, rallonger la période de repos ou encore passer d’une tendinite aigüe à chronique.

Le vétérinaire prescrira des anti-inflammatoires afin de limiter la douleur.

La pause temporaire d’une ferrure orthopédique peut permettre de soulager la structure tendineuse atteinte en diminuant la tension des tendons.

Il est parfois nécessaire de recourir à un traitement chirurgical (desmotomie).

L’appel d’un ostéopathe est un excellent soutien en cas de tendinite, il va pouvoir agir sur l’articulation elle-même afin de lui apporter une meilleure irrigation et mobilité, et agir sur les zones de compensations avant que celles-ci ne deviennent trop importantes.