Les différentes techniques ostéopathiques

Les techniques décrites ici sont dans mon ordre de préférence par rapport à ma pratique quotidienne, et bien sûr, adaptées à l’individu et son motif de consultation. Je privilégie toujours des techniques douces, utilisant principalement les fascias, muscles, et liquides afin de lever un maximum de compensations et rétablir un bonne innervation et vascularisation.

Les techniques myofasciales

Les techniques myofasciales agissent sur les fascias et aponévroses (tissus recouvrant les muscles et articulations). Les fascias englobent tous les tissus mous du corps et possèdent un grand nombre de fonctions comme : le soutien, le support, la protection, la communication, les échanges et jouent un rôle d’amortisseur. la modification pathologique des fascias entrainent une perturbation dans la mobilité de l’organe, du tissu ou muscle qu’il atteint. Ces perturbations sont des fixations viscérales, des tensions musculaires etc. L’ostéopathe effectuera une pression manuelle sur une zone, et immobilisera la région traitée . Ces techniques améliorent la circulation artérielle, veineuse et lymphatique tout en redonnant de la mobilité aux structures.

Les techniques tissulaires

Les techniques tissulaires sont réalisées selon 3 types de paramètres subjectifs et objectifs (cf photo). Les paramètres subjectifs correspondent à un type de posture pris par l’ostéopathe pour se mettre dans des conditions optimales afin que son esprit soit focalisé dans ses mains et qu’il ressente au mieux les paramètres objectifs. Ceux-ci sont représentés par la qualité des tissus, il faut qu’ils soient le moins denses, qu’il y ait le moins de tensions possible, et qu’ils ne mettent pas trop de temps à se détendre pour qu’il y ait une bonne vitalité des tissus. Cette technique rejoint les techniques myofasciales puisqu’elle agit sur les tissus mous. En tissulaire, il existe aussi la méthode de Pierre Tricot qui consiste à rétablir une bonne communication crâne-sacrum (extrémités moelle épinière) en libérant de toutes tensions les fascias superficiels et profonds de ces deux zones.

Les techniques tissulaires sont utilisées lors des techniques crâniennes et viscérales.

Les techniques crâniennes

Les techniques crâniennes se basent sur le principe que les 26 os du crane ne sont pas immobiles les uns par rapport aux autres, et peuvent donc s’adapter à leur environnement. Le crâne possède un mouvement rythmique, le MRP. Ce mouvement doit être le même dans toutes les régions du corps, s’il diffère dans une zone, c’est que celle-ci est en dysfonction. Le MRP est très perceptible au niveau du crâne. Il peut avoir des répercussions sur le reste du corps, notamment le bassin via la dure-mère (couche interne des méninges). Cette technique est très utilisée pour les lombalgies, les cervicalgies, la posture, par exemple. Elle est aussi efficace pour des troubles de stress, sommeil, migraines, ORL, oculaires, etc.

Les techniques viscérales

Les techniques viscérales concernent les organes et tissus qui les maintiennent. Qu’ils soient situés dans la cavité abdominale, pelvienne, dans le thorax, le cou, les organes communiquent entre eux par le biais de ligaments, aponévroses, veines, artères, fascias, etc. Autant de structures sur lesquelles l’ostéopathe pourra agir. L’abdomen est régi par le système neuro-végétatif comprenant 2 systèmes : le sympathique et parasympathique qui influent sur le fonctionnement des viscères, ils activent ou inhibent les organes selon le besoin. C’est sur ce système que l’ostéopathe peut agir par l’intermédiaire de la colonne vertébrale (sortie des nerfs spinaux par la moelle épinière) ou par le crâne (nerfs crâniens). Le système viscéral possède aussi un lien étroit avec le crâne via le nerf  vague puisqu’il l’innerve quasi totalement à lui seul.

L’ostéopathe travaillera sur la motilité et mobilité des organes afin de rééquilibrer leurs fonctions, sur leurs attaches et sur l’innervation de ceux-ci. Il possède un grand nombre de techniques différentes pour cela.

Les techniques crânio-sacrées

Les techniques crânio-sacrées visent à corriger les restrictions affectant l’axe, du crâne au sacrum par l’intermédiaire de le moelle épinière (système nerveux central).
Cette technique agit sur les mouvements rythmiques des liquides circulants dans tout le corps et sur la mémoire cellulaire avec les émotions emmagasinées. Ces mouvements sont indolores pour l’animal. L’amplitude, la force et le rythme peuvent différer d’une zone à une autre, l’ostéopathe le ressentira ainsi que l’attraction entre toutes les zones du corps. Il pourra donc détecter la présence d’asymétries ou obstacles et cherchera donc à rétablir une harmonie, en rétablissant le flux hydrique, qu’il soit correctement retransmis à l’ensemble du corps.

Les techniques myotensives

Les techniques myotensives ou technique d’énergie musculaire, le but est d’étirer un muscle ou un groupe de muscles sollicités pour détendre les tensions qui engendraient des blocages articulaires. Elles sont à utiliser lorsque l’animal a des restrictions de mouvement, contractures musculaires, ou encore lorsqu’il possède une hyper mobilité articulaire. Les techniques fonctionnelles et myotensives regroupent entre autres les techniques de TGO, myofasciales et tissulaires.

Le recoil

Le recoil vise à normaliser la dysfonction tissulaire qui va normaliser à son tour la dysfonction articulaire par vibration. Cette technique peut être faite dans le sens de la dysfonction (plus grande mobilité) ou dans le sens inverse, donc de la correction.

Ce geste consiste à libérer avec les doigts la fixation (perte d'élasticité tissulaire) en appliquant une très brève et vive impulsion contre la résistance des tissus. Cette technique, efficace sans mobilisation, respecte l'intégrité de la physiologie tissulaire. Elle est simple, précise, extrêmement rapide dans son exécution et confortable pour le patient. Son effet est immédiatement perceptible, aussi bien dans les cas aigus que chroniques. Le recoil peut être effectué sur toutes les structures du corps : articulations, nerfs, artères, os, viscères

Les techniques structurelles

La fameuse technique de cracking ! Le bruit articulaire n’est pas systématique et n’est autre qu’une bulle d’air située à l’intérieur de l’articulation.

La technique structurelle est une manipulation directe, dirigée dans le sens de la correction (en direction du manque de mobilité), où l’ostéopathe met en tension l’articulation en allant jusqu’à la barrière motrice (le moment où l’on sent la restriction). A ce moment-là, il effectue un thrust (mouvement de faible amplitude et haute vélocité), ce qui va inhiber l’action de la boucle gamma (boucle de régulation du système nerveux).

Les techniques fonctionnelles

On dit de la technique fonctionnelle qu’elle est indirecte car la correction est mise en place dans le sens de la dysfonction (en direction de la bonne mobilité). Ce sont les tissus environnants qui sont travaillées (muscles, articulations). Le but est de relâcher totalement l’animal pour que son corps s’auto-corrige. Elle est efficace pour les cicatrices douloureuses, séquelles post- traumatiques opératoires, très utilisée pour des contractions musculaires ou des maux liés à une mauvaise posture.

Le TGO

Le TGO ou traitement général ostéopathique est une technique comportant 3 principes, appelé règle des 3R : rythme, rotation, routine. Lors de cette technique, il faut prendre le rythme de l’animal appelé MRP (mouvement respiratoire primaire, qui n’a aucun rapport avec la respiration), routine car le mouvement effectué est répété à l’identique, toujours à la même vitesse et rotation car on fait des circumductions sur l’articulation, dans un sens ou l’autre et on peut terminer sur un lemniscate (8 de chiffre). Cette technique fait à la fois test et correction, le but est d’effectuer ces 3R jusqu’au maximum d’amplitude que peut avoir l’articulation. Pour certaines articulations, le TGO se fait par un pompage.

Il existe encore bien d’autres techniques dans la boite à outils de l’ostéopathe (animalier ou pas). Certaines sont spécifiques à des os ou types d’articulations (ex : os du crâne solidarisés par différentes types de sutures) ou d’autres encore globales telles que la FTM, le travail des 5 diaphragmes par exemple.